Maître et disciple – Une place au ciel
Un disciple va à la recherche de son maître pour l’aider à résoudre un problème.
« Maître, je fais des prières, je suis au service, je fais tout pour être une bonne personne ! Mais la vie reste injuste avec moi ! Il m’arrive toujours un malheur !
— Pourquoi tu fais tout cela ? », répond le maître.
— Pour avoir une place au paradis, à côté de toi, maître !
— Une place au paradis ou… pour ne pas vivre de malheurs, questionne le maître.
— Pour être une bonne personne, c’est ce qui nous mène au ciel, n’est-il pas vrai maître ?— Mon fils, tu es esclave de tes attentes. Ton action est propulsée par la peur et déguisée sous le masque « de la bonté »… Tu es au service de tes intérêts personnels, au service de la victime qui crie « aux malheurs » !
— Je ne comprends pas maître ?
— Quand le soleil se lève, offrant sa lumière, est-ce qu’il le fait pour avoir un retour ? Quand la fleur s’ouvre, se questionne-t-elle si elle aura une reconnaissance ? Quand l’eau t’offre sa source, cherche-elle à recevoir quelque chose en retour ? Quand l’air te permet de respirer librement, demande-t-il une place au ciel ?
« Agir avec l’attente de recevoir “ quelque chose en retour” te transforme en esclave d’un jeu de pouvoir, entre la victime et le bourreau qui sont en toi. Ton cœur n’est pas dans l’ouverture du don mais bien dans la peur et le contrôle… En ouvrant ton cœur, tu te libères de l’emprise de la victime, celle qui donne en criant malheur de malheur au moindre signe de non conformité à ses attentes. Donner ne doit pas avoir une condition de recevoir, car celui qui peut donner a déjà la plus grande
richesse, celle de l’ouverture du cœur.
« Mon fils, soit comme le soleil, la fleur, l’eau et l’air… Sois-toi, inspire-toi de l’appel de ton cœur et ton don sera l’expression de la richesse qui est déjà en toi : l’expression de qui tu es. Alors, tu auras ta place au ciel, avec un cœur rayonnant.
«Avoir une place au paradis, c’est ici et maintenant… Ton malheur ne provient pas des situations dans ta vie, mais bien de ta perception de toi et de la vie. Tu es maître de ton paradis. C’est toi qui choisis la richesse dans ton quotidien. »
Ému de cette sagesse, le disciple rendit grâce à son maître. Il ne cherche désormais plus à donner pour recevoir en retour, il pratique l’art d’être soi.
Donner avec ce que nous sommes, la richesse infinie qui est en chacun de nous, nous donne une place garantie dans notre paradis !